NeuroCampus : un projet global de formation aux Neurosciences soutenu par l’UE

La compréhension de l’organisation et du fonctionnement du cerveau constitue un des « défis» majeurs de la connaissance. C’est pourquoi l’association Neurex, fort de son réseau international, développe un programme de formation en neurosciences, baptisé NeuroCampus, à destination de tout public : étudiants, doctorants, chercheurs, professionnels de santé, associations de malade mais aussi et surtout le grand public, . 

La complexité des questions abordées en fait l’un des grands sujets actuels de la recherche internationale (Plan Obama aux USA, Flagship européen Human Brain Project). Les maladies du cerveau et du système nerveux représentent le premier poste de dépense de santé toutes pathologies confondues (estimation actuelle 800 Milliards d’€/an) et actuellement en Europe, 380 millions  de personnes sont atteintes d’une pathologie, un chiffre qui ne peut qu’augmenter avec le vieillissement continu de la population (en 2012, 20,1% de la population du Rhin Supérieur avait + de 65 ans*).

Ainsi, les enjeux de la recherche en neuroscience concerne un certain nombre de maladies neurologiques : maladies neurodégénératives, épilepsie, sclérose en plaques, accidents vasculaires cérébraux, déficiences visuelles ou auditives, déficits des organes des sens, etc.- mais aussi, maladies psychiatriques – anxiété, dépression, addiction, schizophrénie, autisme, etc…

En plus des enjeux de santé publique et des coûts afférents, les applications de la recherche sur le cerveau concernent aussi les domaines de l’éducation, des nouvelles technologies, de la robotique, de la sécurité des systèmes (sécurité routière, industrielle) et du développement économique .

Pourquoi un programme de formation en Neurosciences ?

Les recherches en neurosciences ont considérablement progressé ces dernières années, mais beaucoup reste encore à faire. Malgré un fort potentiel de laboratoires d’excellences dans le monde entier, la recherche en Neuroscience souffre d’une certaine dispersion des forces et du manque de réseaux structurés et formalisés qui permettent d’atteindre la masse critique et de développer les approches interdisciplinaires pour comprendre le fonctionnement / dysfonctionnement du système nerveux et identifier les mécanismes à l’origine des pathologies.

Le développement d’une approche de recherche translationnelle est indispensable pour combler l’espace existant entre découverte fondamentale et application thérapeutique ainsi qu’accélérer le passage des découvertes scientifiques vers des applications pratiques ou/et cliniques.

L’essaimage de la recherche fondamentale vers la recherche clinique est source d’innovation thérapeutique, les cliniciens produisent des observations qui conduisent les biologistes vers de nouvelles interrogations. Ce type de recherche, en va-et-vient du plus « fondamental » au plus « appliqué », connaît actuellement un fort essor outre-Atlantique ainsi que dans les clusters asiatiques au Japon, en Chine ou encore à Singapour et dans certains pays européens. Celle-ci suppose de rassembler un ensemble de compétences à la fois pluridisciplinaires (physique, chimie, biologie, clinique) et pluri-institutionnelles (académiques, cliniques, industrielles) au sein d’infrastructures de recherche dédiées et significativement dotées d’un ensemble de moyens lourds ou mi-lourds à fort caractère innovant.

Outre des besoins renforcés en technologies de pointe, ces infrastructures de recherche translationnelle doivent être dotées d’outils et de méthodologies spécifiques, applicables aussi bien au niveau pré-clinique que clinique («omics», imagerie IRM, spectroscopie RMN, imagerie TEP, études comportementales, etc.), afin de faciliter la translation – dans les meilleurs délais – des concepts les plus originaux (biomarqueurs, méthodes de suivi lésionnel et thérapeutique, outils diagnostiques, …) vers une utilisation au lit du malade

Pourquoi un NeuroCampus à Strasbourg ?

Dans notre région transfrontalière, la recherche en neurosciences constitue un potentiel fort de progrès et d’innovation. Elle compte plus de 110 laboratoires, 1 200 neuroscientifiques et des géants industriels (dont des majors de l’industrie pharmaceutiques), qui de plus disposent d’une complémentarité dans leurs domaines de recherche (neurosciences cognitives et intégrées, neurosciences computationnelles, imagerie, génomique).

Au cours de ces 20 dernières années, avec l’aide des partenaires publics, Neurex a su fédérer ces entités en permettant au Rhin Supérieur d’atteindre une masse critique dans cette discipline. Neurex est devenu un des pôles européens d’excellence des neurosciences, reconnu au niveau international et incontournable dans la discipline. La reconnaissance de ce pôle international permet, au même titre que les pôles d’excellences américains notamment, d’attirer les sociétés et des startups internationales à la recherche d’un tel environnement de connaissances et de spécialités pour se développer.

Sur le plan scientifique,  nombreux sont les défis restant à relever, comme par exemple d’établir le lien entre neurobiologie (la biologie des neurones) et phénoménologie (la conscience, l’esprit, l’intelligence, etc.) ou de comprendre comment les dysfonctionnements du système nerveux peuvent conduire au développement d’une pathologie.

De par leurs potentiels et leurs approches multiples, les équipes du réseau Neurex ont accompagné la profonde évolution des neurosciences au cours de ces dernières années. Le réseau permet d’encourager les passerelles entre laboratoires académiques, cliniques et milieux industriels et d’insuffler une nouvelle dynamique pour faire du Rhin Supérieur un modèle de vallée où les avancées en neurosciences bénéficient à tous (sociétés et tissu économique).

Le défi est non seulement scientifique et médical mais aussi humain car il conviendra de former et faire travailler ensemble des personnes de formations et de cultures scientifiques différentes : fondamentale et clinique ; académique et industrielle ; biologie santé et SHS, mathématique, physique, chimie, économie, sans oublier la nécessaire sensibilisation des populations .

De Neurex à NeuroCampus

Depuis 1999, l’association Neurex et ses partenaires publics ont œuvré au rapprochement de trois grands pôles régionaux de recherche en Neurosciences : Strasbourg en France, Freiburg en Allemagne, et Bâle en Suisse. Chacune de ces universités avec leurs partenaires (le CNRS et l’INSERM pour Strasbourg), forte de ses propres spécialisations théoriques et techniques, a pu s’enrichir de l’expérience scientifique de ses voisines, participant ainsi à l’établissement d’un réseau solide et utile aux chercheurs présents et futurs.

L’ambition de ce projet NeuroCampus est de développer un programme de formation en Neurosciences, à destination de différents publics en partenariat avec l’Eucor-EuroCampus récemment créé. En d’autres termes, NeuroCampus vise à étendre le savoir-faire de Neurex en termes de valorisation des neurosciences (organisation de congrès, workshops, tables rondes, cours…) vers une pérennisation de ses actions (sous forme de supports vidéo) et par une diffusion large (via une plate-forme internet spécifique ).

Cette plateforme constituera la clé de voûte du projet, un outil qui soutiendra tout l’édifice des savoirs résultants des programmes communs d’enseignements construits a partir des laboratoires allemands, français et suisses (de la molécule au comportemental, du fondamental au clinique, du cognitif à la modélisation mathématique).

Elle s’appuiera particulièrement sur un outil moderne, une plateforme multimédia qui offrira un accès permanent à une base de connaissance en neurosciences. Les chercheurs des différent laboratoires du réseau ainsi que les connaissances acquises sur le cerveau jusqu’à aujourd’hui, classées par grandes thématiques (sommeil, mémoire…) et l’accessibilité de ces informations pour tous les publics (experts et citoyens) contribueront à faire de NeuroCampus un outil éducatif à la fois élitiste et populaire.

Conférer au projet une identité propre, qui soit à la fois universelle (grâce à la dématérialisation internet) et ancrée géographiquement dans l’espace rhénan, fera de NeuroCampus une référence, une marque destinée à accroître la visibilité interrégionale et internationale des Neurosciences du Rhin supérieur, et permettra en retour d’attirer dans notre région les cerveaux les plus brillants.

Ce projet représente, sur trois ans , un coût de 3 millions d’euros dont la moitié est subventionné par les fonds européens (FEDER) issus du Programme Interreg V Rhin Supérieur.

Un outil d’éducation à la portée de tous

Les sciences du cerveau fascinent, et ce, d’autant plus que le fonctionnement de l’organe qui fait de nous des individus reste encore grandement méconnu. Les Neurosciences sont pourtant régulièrement évoquées dans l’espace public, mises en avant dans les débats autour de grands sujets de société : réforme des rythmes scolaires, hyperactivité et autisme, utilisation des connaissances issues de l’imagerie cérébrale dans des domaines comme l’éducation (neuropédagogie), la publicité (neuromarketing) ou même la justice (neurolaw)…

Depuis sa création en 1999, Neurex contribue à lever le voile sur les connaissances, les débats, les doutes qui agitent le monde de la recherche autour de ces questions. Par son accessibilité, la plateforme NeuroCampus sera un relais vers le plus grand nombre des activités (gratuites) de vulgarisation proposées par Neurex : conférences-débats, interventions auprès des scolaires, cafés scientifiques, pièces de théâtre…

Les chercheurs se font un devoir de partage des connaissances avec la société, pour que chaque citoyen ait la possibilité de construire son propre jugement, d’en débattre et de construire les évolutions nécessaire de notre société ensemble. NeuroCampus sera un point de référence et une tribune pour les sociétés civiles. Ce NeuroCampus sera inauguré le 14 juin 2016.

Partenaires :

Program Interreg V Rhin Supérieur «Dépasser les frontières, projet après projet», Neurex (porteur du projet), CNRS, INSERM, Université de Strasbourg, Région Grand Est, Département du Bas-Rhin, Département du Haut-Rhin, Eurométropole de Strasbourg, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Bernstein Center Freiburg, Klinik für Psychiatrie und Psychotherapie Freiburg, Neurozentrum Freiburg, Universität Freiburg, Universität Basel, Universitäre Psychiatrische Klinik Basel, Kanton Basel-Stadt, Kanton Basel-Landschaft, Confédération Helvétique.

*(Source : Conférence franco-germano-suisse Rhin Supérieur Faits et chiffres, 2012)

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2 commentaire sur “NeuroCampus : un projet global de formation aux Neurosciences soutenu par l’UE

  1. Bonjour,

    En septembre 2016, je rentre en Master 2 – Physiopathologie (avec option Transplantation Humaine) durant lequel je devrai réaliser un stage de 6 mois au sein d’un laboratoire de recherche. Par conséquent, en lisant votre article sur internet cela a attiré mon attention. Donc j’aimerai savoir s’il est possible que je fasse mon stage chez vous ? quel est la procédure à suivre ?

    Merci de votre attention.

    1. Bonjour,
      Félicitations pour votre beau parcours ! Nous relayons les informations sur les technologies médicales mais nous n’appartenons pas au laboratoire. Je vous invite donc à contacter le Neurocampus ou encore le labEX Transplantex (spécialisé dans les transplantations) situé sur le campus pour y déposer votre candidature.
      Tous mes vœux de succès dans votre parcours académique et professionel !
      Bien à vous

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